Etape 3

Publié le par Avi-Team179

Etape 3

Il y eut un soir.
Il y eut un matin.
Et un nouveau jour vint.
Le lever du soleil est d’une beauté incroyable. Les ksars sur l’autre rive du lac se mirent dans l’eau et le jour pointant leur renvoie le dégradé de rouges, de jaunes qu’il diffuse sous le regard poli de l’erg qui s’étire.



Je crois que Narcisse aurait plongé pour ne jamais ressurgir.
On plie les sacs, on arrange ses cheveux ébouriffés, des brosses à dents dépassent des poches des gilets. Et le bivouac s’éveille. Sans pour autant négliger ce paysage que les contes des mille et une nuits leur voleraient sûrement.
Mais c’est à nous qu’il appartient.
Marina et Juliette, équipage 139(Marina RENOUF - IFMEM, 14 / Juliette MALASSIS - ENSE3, 38), me livrent leurs émotions douces sur cette nuit que berça la dune de Merzouga.
Elles ont froid. C’est vrai que c’est un matin de contraste où les flots de lumière moirés donnent un arrière- goût polaire.
Elles m’avouent, du coup, craindre un peu la nuit en bivouac « sauvage » que leur réservera la seconde étape marathon. Mais bon, pour l’heure, elles savourent ce petit coin de paradis visuel en attendant le brief du jour.
7h40 vient de s’arrêter à ma montre quand Ludo prend la parole.
La studieuse assemblée studentiste, les uns assis, les autres debout, d’autres encore accoudés aux parapets en pisé de la terrasse, consacre toute son attention au briefing de la journée.

Mon heure de rendez -vous avec les équipage sonne donc.
Je commence par me diriger vers Arthur et Antoine, équipage 114 (Arthur POINTEAU - ITII CHAMPAGNE-ARDENNES, 51 / Antoine PARJOIE - 51) so-chic au volant de leur Austin Mini. Ils sont dans « leur délire ! »
Heureux d’être là, ils s’alternent le volant depuis le début du voyage tant la conduite de la Mini est un bonheur. Elle passe partout.
Puis je croise Thomas et Bastien, équipage 112 (Thomas TADDEI - SUP DE CO LA ROCHELLE, 17 / Bastien TADDEI - UMF IULIU HATIEGANU, Roumanie), les deux frères aux lunettes quasi identiques qui les fait ressembler à Clark Kent. Il va de soi que, très vite, nous convenons que la 4L se transformera immanquablement en Superman dans les heures à venir.

Quand je me pose pour quelques instants avec Marie et Chloe, équipage 184 (Marie BOULLIER / Chloé PELISSIER - SUP DE CO LA ROCHELLE, 17), elles avouent que, malgré le kiff d’être ici, elles sont surprises de ce froid qui a sévi. Je salue leur recul qui aborde les idées reçues d’une manière étonnamment mature.
Comme chacun s’avance, je décide de côtoyer un dernier équipage avant de monter, moi aussi, en voiture pour faire notre chasse aux infos du jour.
Dimitri Cetindag, pilote de l’équipage 186 (Dimitri CETINDAG / Laura VITTOT - SUP DE CO LA ROCHELLE, 17), m’avoue ses craintes de l’oued noir tout en affichant un sourire lumineux.Laura Vittot, sa co-pilote, me stipule qu’ils sont, néanmoins, super impatients de voir comment ça va se passer aujourd’hui.

Ils ne savent pas encore que, d’ici 3 heures, ils auront passé avec brio, ces points délicats…
Le Maroc n’est pas un pays chaud.
C’est un pays où il y a du soleil.
Dès qu’il disparait, surtout en cette période et malgré la lattitude sous laquelle nous évoluons, le froid assaille.
Tout est encore incroyablement humide et l’évaporation progressive des sols ne fait qu’accroître la fraicheur ambiante.
Je ne doute pas, cependant, que, d’ici quelques minutes, l’astre suprême nous prodiguera ses effluves bienfaisantes.
L’étendue que nous traversons est à perte de vue. Si large que le relief des dunes, pourtant nombreuses et dépassant, parfois, plusieurs mètres, ne parvient pas à l’épicer.
C’est gigantesque, sorti des archives de la Nasa. Et nous ne perdons pas en intensité en avançant.
Ces sites si particuliers nous amènent vite à un des premiers points noirs de la journée. Il sera, en l’occurrence, bleu.
Un oued classé bleu. C’est une nouveauté sur le Students Challenge 2015. En fonction de son degré de difficulté, chaque oued portera le nom d’une couleur qui accordera, toujours selon le même critère, un temps plus ou moins long aux concurrents pour le franchir.
Avant même que nous ne stationnions, l’oued a déjà pris au piège nombre d’équipages. Les moins aguerris, d’une part. Mais pas que…
Scrutant la scène, j’aperçois, presque animé d’une malsaine satisfaction, Margaux et Maeva, équipage 194 (Margaux LAURENT / Maëva DELACOUR - SUP DE CO LA ROCHELLE, 17), sur-occupée à pelleter, dégager, suer. Mais rire en même temps de leur stationnaire situation d’enlisement.

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